FREDDIE SALEM IS GONE!
Certaines nouvelles peuvent produire un drôle d’effet.
L’annonce de la mort de Freddie Salem m’a renvoyé plus de quarante et un ans
en arrière. La sortie de l’album des Outlaws « Los Hombres Malo » (avec de sacrées bonnes chansons mais une production désastreuse, dommage!).
Et puis le show mythique des Hors-la-Loi avec Molly Hatchet à la Mutualité !
Un souvenir fabuleux ! Et puis…
Bon, stop ! Halte ! Tout le monde s’en fout ! On n’est pas là pour parler de ma
jeunesse mais de Freddie Salem !
Un guitariste reconnu. Ou pas si connu que ça. Ou connu de ceux qui le connaissent. Qu’importe !
Son nom était familier dans le circuit des clubs de Los Angeles.
J’entends déjà certaines objections. « Ce circuit là, c’est confidentiel ! »
Confidentiel peut-être, mais très privé et réservé à des musiciens qui ont fait leurs preuves, à des vétérans du Rock.
Et il ne faut pas oublier que Freddie Salem a laissé sa marque au sein des Outlaws (un groupe qui a largement compté à l’époque aux USA).
Alors, respect !
Freddie est décédé des suites d’un cancer du foie le 23 septembre 2024. Il avait
70 ans. Jugeant que son cas était incurable, il avait décidé de ne pas suivre de traitement. Il est mort à sa manière, tout comme il a vécu.
Freddie est né le 15 mai 1954 à Akron dans l’Ohio, la capitale du pneu.
Son père tient un bar en ville et le juke-box familiarise le jeune enfant avec la musique rock.
Quand il atteint ses dix sept ans, ses parents lui offrent une Les Paul Standard pour 350 dollars.
Armé de cet instrument, il quitte sa famille pour les lumières de Los Angeles, la ville où tout peut arriver si on sait se débrouiller.
Mais les débuts sont difficiles. Freddie ne peut se déplacer qu’en bus (pas de pognon pour une bagnole, même une épave). Il découvre les joies d’une chambre minuscule et les vertus des conserves à bon marché.
Plusieurs nuits par semaine, il arpente le Sunset Strip et fait le bœuf dans des clubs, noue des contacts. Rien de bien sérieux. En bref, c’est la galère !
Freddie est prêt à retourner chez lui quand il tombe sur un avis d’audition affiché à la devanture d’un club. Les Chambers Brothers recherchent un guitariste. Le jour de l’audition, Freddie constate qu’il n’est pas le seul à être intéressé. Une bonne cinquantaine de mecs fait la queue.
Mais le jeune musicien ne se laisse pas décourager, il se donne à fond et décroche le poste.
Freddie tournera deux ans avec le groupe et participera à l’enregistrement d’un album. Durant cette période, il côtoie le guitariste Steve Hunter (auprès duquel il apprendra beaucoup).
Ensuite, il va officier comme musicien de studio. Et à Los Angeles, le boulot ne manque pas. Freddie est sur les rails. Il jouera même de la guitare acoustique sur la chanson de Barbra Streisand « The way we were » sans le savoir et par hasard. Un jour, alors qu’il se promène dans les couloirs du studio pendant sa pause, un producteur sort d’une cabine et lui demande s’il est libre tout en lui tendant une feuille avec des grilles d’accords. Freddie s’entraîne quelques instants et enregistre sa partie de guitare. Ce n’est que bien plus tard qu’il découvrira sur quel morceau il a joué.
Mais son destin va vraiment basculer quand il croise la route des Outlaws de passage à L.A..
Le courant passe bien. Un an plus tard, le groupe contacte Freddie et l’invite à Tampa pour une jam. En fait, les Outlaws cherchent un nouveau guitariste.
Très rapidement, Freddie intègre le combo qui se transforme en Florida Guitar Army avec trois solistes de front.
Et le son des Outlaws se durcit. Freddie a souvent déclaré (lors de trop rares interviews) que le groupe voulait évoluer vers un style plus hard. Selon lui, les bases étaient déjà là car Hughie Thomasson et Billy Jones étaient des guitaristes à l’attaque agressive. L’arrivée de Freddie n’a fait que précipiter les choses et le changement s’est fait tout seul, presque naturellement.
Et puis, le country-rock étant en perte de vitesse, un virage vers une musique plus dure semblait donc logique.
Et la vie de Freddie change ! Les concerts à n’en plus finir, les foules immenses qui hurlent dans les stades, les festivals.
Et la première partie des Rolling Stones pendant leur tournée américaine devant une foule de 100 000 personnes.
Et surtout, Freddie est une bonne recrue pour les Outlaws. Il ne se contente pas de gratter sa Les Paul.
Il compose ! Et dans plusieurs styles.
L’entraînant « I hope you don’t mind » (sur le double live « Bring it back alive » en 1978). La ballade « Falling rain » (sur « Playin’ to win » en 1978 également). « Long gone » d’inspiration hard rock (sur « In the eye of the storm » en 1979).
La splendide ballade « White horses » et le méchant « Devil’s road » (sur « Ghost riders » en 1980). La ballade country-rock « Goodbye » et le très hard « Don’t stop » (sur « Los hombres malo » en 1982).
Et les Outlaws décollent avec leur reprise de « Ghost riders in the sky » qui cartonne dans les charts (l’album sera même disque d’or au Canada).
Le durcissement de leur musique s’est révélé payant. Ils enchaînent les festivals aux USA mais aussi en Europe, notamment en Allemagne (Rockpalast, Lorelei) mais aussi en Angleterre (Reading).
Ils tournent souvent avec des groupes de hard rock (UFO, Michael Schenker Group, Thin Lizzy, Black Sabbath au Canada et bien d’autres).
Freddie a d’ailleurs raconté de nombreuses anecdotes à ce sujet car il a rencontré pas mal de vedettes du hard rock à l’époque.
Ainsi, lors d’un festival, Eddie Van Halen reste sur le côté de la scène pour assister au show des Outlaws. Après le concert, il demande à Freddie comment ils font avec trois guitaristes solistes. Freddie lui répond que cela demande un peu d’organisation mais qu’après avoir joué aussi longtemps ensemble, chacun sait ce que l’autre va jouer. Van Halen rétorque alors « Stupéfiant ! Moi, j’ai déjà beaucoup de problèmes en jouant tout seul ! ». Un sacré compliment !
Une autre fois, en coulisses, Freddie a partagé une bouteille de whisky avec Bon Scott qui ne cachait pas son admiration pour le rock sudiste.
Il a aussi croisé Phil Lynott et Ronnie James Dio. Et d’autres encore. Selon Freddie, les musiciens de hard rock aimaient le rock sudiste.
Dans un autre festival, les Outlaws sont passés entre Ozzy Osbourne et Motörhead.
Au sujet de Motörhead, Freddie avait aussi une anecdote. Il connaissait bien Lemmy qu’il croisait souvent dans les clubs de Los Angeles. Lemmy lui avait affirmé que son trio d’origine était fan des Outlaws et que c’est pour cette raison que les mecs de Motörhead avaient choisi de se fringuer dans le style cowboys hors-la-loi sur la pochette de l’album « Ace of spades ».
Pour en terminer avec le petit monde du hard rock, Freddie a bien connu Tim « Ripper » Owens quand il était adolescent à Akron (bien avant qu’il ne chante pour Judas Priest).
Les Outlaws surfent donc avec un certain succès sur la vague déferlante du hard. Et même si la vente de leurs disques stagne, le public vient toujours les voir en concert.
Mais la roue tourne. Les choses vont se gâter. Les temps changent et le rock sudiste n’est plus vendeur. Les Outlaws amorcent une sérieuse perte de vitesse.
Courant 1983, Freddie quitte le groupe (il visite quand même la France durant quelques jours au printemps, quand les Outlaws accompagnent Molly Hatchet sur leur tournée européenne).
D’après lui, la maison de disques avait lâché le groupe. Les dernières années avaient vu les départs de Monte Yoho, Harvey dalton Arnold et Billy Jones.
Freddie ne voulait pas assister à la décadence des Outlaws. Il en avait discuté avec Hughie et tous deux étaient tombés d’accord (d’ailleurs, Freddie avait déjà réalisé un album solo en 1982, « Cat Dance »).
Freddie se retrouve donc au chômage mais pas pour longtemps.
Son disque solo ne connaissant qu’un succès très relatif, il reprend le chemin des studios comme guitariste mais surtout en tant que producteur
Il jouera aussi dans le groupe de hard rock The Godz (originaire de l’Ohio) et prendra des parts dans un ou deux clubs de Los Angeles. Il mettra également sur pied un nouveau projet (Freddie Salem and Lonewolf).
Il continuera même d’être crédité occasionnellement sur certains des albums des Outlaws (emmenés par Hughie Thomasson). Son nom est mentionné pour les morceaux « Racin’ for the red light » (sur « Soldiers of fortune » en 1986) et « Evil, wicked, mean and nasty » (sur « Hittin’ the road » en 1993). Deux chansons aux titres différents mais qui sont en fait les mêmes (apparemment, on retrouve aussi le même thème sur un titre de The Godz, « Hey you », co-signé F. Salem). Et si on écoute attentivement, on reconnaît la patte de Freddie dans la construction de l’intro de guitare, même si ce n’est pas lui qui joue. Car c’était ça, son style. Attaquer à fond dans les rythmiques, dès le début du morceau. Et aussi balancer des solos avec des tirés de cordes et des moulinets. Oui, un peu comme dans le hard rock.
Décidément, Hughie avait eu du flair en embauchant le guitariste d’Akron !
Qu’on le veuille ou non, le nom de Freddie Salem sera à jamais associé à celui des Outlaws.
D’après les nombreux témoignages sur le Net, Freddie était un grand musicien mais aussi un homme débordant de joie de vivre et de bonne humeur qui faisait rire tout le monde.
Bien entendu, je ne l’ai jamais rencontré. Cependant, je pense avoir cerné un peu de sa personnalité comme en témoigne cette petite anecdote.
Quand la rédaction de Road to Jacksonville m’a demandé de rédiger une interview par mail pour Mister Freddie Salem il y a quelques années, j’étais très enthousiasmé. A tel point que j’ai balancé plus de trente cinq questions. Après coup, je me suis dit que j’avais exagéré. Que ce serait trop fastidieux. Que Freddie Salem jugerait l’interview trop longue et refuserait de répondre. Ou bien qu’il y répondrait partiellement.
Eh bien, non ! Il a répondu à l’intégralité du questionnaire, avec franchise et efficacité, comme le parfait gentleman et le grand professionnel qu’il était.
Et ça, ça en dit long sur le bonhomme !
Alors Freddie, « Goodbye », comme tu l’as si bien chanté sur la scène de la Mutualité le 14 mars 1983. Tu vas pouvoir t’éclater dans une jam éternelle. Tous les copains t’attendent là haut. Et peut-être aussi quelques chevaux blancs.
So long Freddie ! Ride forever white horses in the sky !
Olivier Aubry
Interview FREDDIE SALEM
Bonjour Freddie ! Merci de répondre à notre interview pour Road To Jacksonville,
le webzine français consacré au rock sudiste.consacré au rock sudiste.
RTJ: Où et quand es-tu né ?
Freddie Salem: Akron, Ohio 1954
RTJ: Viens-tu d’une famille de musiciens ?
Freddie Salem: Pas vraiment. Mes parents aimaient la musique mais aucun n’était musicien. Mon père avait un bar. J’ai appris plus avec le juke-box qu’il avait installé à cet endroit. Un grand éventail et une grande variété de musique.
RTJ: Á quel âge as-tu commencé la guitare et qu’est-ce qui t’a attiré dans cet instrument ? Quelles ont été tes influences musicales ?
Freddie Salem: J’ai appris la guitare à l’âge de 15 ans. J’ai commencé avec la batterie à 12 ans.
Mes principales influences étaient tout ce qui précède (voir question précédente, NdR.), de la British Invasion à l’American roots, B.B. King, Albert King. Carlos Santana, Clapton, Jeff Beck, “Roots R&B”, Country etc.
RTJ: Dans quels groupes as-tu joué quand tu étais adolescent ?
Freddie Salem: Dans plusieurs groupes locaux : Smile , STOP, Mantissa pour n'en citer que quelques-uns
RTJ: Quand as-tu rejoins the Chambers Brothers Band?
Freddie Salem: J’ai rejoint the Chambers Brothers à Los Angeles en 1973 après une audition dans les studios de S.I.R.. À l’époque j’avais 19 ans. J'ai enregistré et suis parti en tournée avec The Brothers pendant un an et demi. Une belle expérience enrichissante à un jeune âge.
RTJ: Quand et comment as-tu intégré les Outlaws ?
Freddie Salem: J’ai rejoint The Outlaws en 1977. J’ai rencontré le groupe un an avant à Los Angeles. Ils m'ont demandé de prendre l'avion jusqu'à Tampa et de faire le bœuf. Je n'étais pas au courant à l'époque qu’ils traversaient un changement personnel à ce moment-là. Nous avons répété pendant une semaine et nous avons pris la route. Le premier concert était aux Jardins de Boston dans le Massachusetts. Nous avons continué à partir de là. J'avais 23 ans à l'époque.
RTJ: Tu as débuté avec le groupe par un double live et un morceau de ta composition (« I hope you don’t mind »). Hughie Thomasson devait avoir une grande confiance en toi, non ?
Freddie Salem: Billy, Hughie voulaient passer à l'étape suivante musicalement et dans la direction du groupe sur tous les fronts, y compris les performances live. Tout a semblé se mettre en place dès mon arrivée.
RTJ: En octobre 1977, comment Hughie a réagi à l’annonce de l’accident d’avion qui transportait Lynyrd Skynyrd ?
Freddie Salem: Bien évidemment il était dévasté, comme beaucoup. The Outlaws et Skynyrd étaient à l'avant-garde du genre rock sudiste de Floride. Ils étaient de bons amis.
RTJ: Au sein des Outlaws, tu as composé de très belles chansons (comme le splendide « White horses ») mais aussi des titres plus heavy (« Long gone », « Devil’s road », « Don’t stop »). Penses-tu avoir eu une influence dans le virage plus hard rock du groupe ? Hughie voulait-il durcir la musique des Outlaws ?
Freddie Salem: J’ai sans aucun doute apporté un côté plus rock au groupe. À l’époque je croyais qu’ils étaient prêts pour le changement. Je n'ai jamais oublié que Billy et Hughie étaient les piliers des Outlaws. Nous ne pouvions pas changer cela, mais simplement l'améliorer en adoptant une approche plus agressive. Cela a porté ses fruits. En effet, les influences de Hughie étaient vastes. Il aimait les groupes plus lourds qui partaient en tournée avec nous comme UFO, Thin Lizzy, Pat Travers, etc... On faisait toujours le bœuf sur des morceaux d'Hendrix à la balance. Il était très diversifié dans son jeu. Il adorait également le travail de Mark Knopfler à la guitare. Lui et Billy étaient très uniques dans leurs goûts musicaux.
RTJ: Quel souvenir gardes-tu de la tournée des Outlaws avec les Rolling Stones ?
Freddie Salem: Eh bien. Aucun autre groupe au monde ne part en tournée comme les Stones.
C’est comme un cirque itinérant. Il se passe toujours quelque chose. Les Stones traitaient très bien The Outlaws. L'expérience était incomparable à tout ce que j'avais vécu jusqu'à aujourd'hui. Même si nous avions joué avec les Grateful Dead ainsi que dans des stades, rien ne s'approchait des Stones. En effet, une expérience géniale.
RTJ: Sur la pochette de « In the eye of the storm », on voit tous les membres des Outlaws portant la moustache. Était-ce un pari ?
Freddie Salem: MDR. Je ne pense pas que c'était prévu. C’était un signe, je suppose. Mdr.
RTJ: On considère souvent « Ghost riders » comme le meilleur album des Outlaws. Es-tu d’accord ?
Freddie Salem: Je crois que c'était l'un des meilleurs efforts du groupe. Nous avions un génial producteur de Rock, Ron Nevison à Los Angeles, qui nous a montré la voie. Il a produit The Who, UFO, Zeppelin et bien d’autres. Il a ajouté une autre dimension aux Outlaws. C'était son idée et celle de Hughie d'enregistrer et de remodeler « Ghost Riders ». Ce n'était pas une mauvaise idée. C'est devenu un album qui a fait d'énormes ventes.
RTJ: Le son de « Los hombres malo » n’est vraiment pas terrible. Selon toi, est-ce à cause de l’enregistrement
ou du mixage ?
Freddie Salem: Cet album a été le début de la fin pour le groupe. Le producteur était incompétent, Billy et Monte étaient partis et les choses ont commencé à s’écrouler sous nos yeux. Nous étions tellement indifférents qu’on ne s’est pas aperçu de ce qui se passait. Une situation horrible.
RTJ: Les Outlaws ont souvent tourné avec Molly Hatchet. Apparemment, les deux groupes étaient bons copains. As-tu des anecdotes de cette période ? As-tu assisté à des désaccords entre les membres de Molly Hatchet ?
Freddie Salem: Les Outlaws ont en fait lancé Molly Hatchet en les emmenant en tournée avec nous. Nous étions déjà en tournée depuis des années avant leur arrivée. Nous avons, je crois, créé un tremplin pour leur groupe, même s'ils étaient très bons et nous ont fait de l'ombre par moments, mais c'était notre faute pour être devenu trop sûrs de nous et trop à l’aise avec notre succès. Ce n'est pas une bonne place pour un groupe en devenir.
RTJ: Les groupes de rock sudiste avaient la réputation de faire des bringues d’enfer. Était-ce les cas des Outlaws ? Il paraît que Billy Jones traînait souvent avec les gars de Doc Holliday connus pour leurs fiestas de dingues. Confirmes-tu cela ?
Freddie Salem: Oh oui, il y avait des bringues.
Je ne suis pas sûr en ce qui concerne Billy.
RTJ: Avec Hughie et Billy, comment vous partagiez-vous les solos ?
Freddie Salem: Avec soin. Avec trois guitaristes qui se déchaînent, vous devez faire attention aux autres instrumentistes. Cela s’appelle une « éducation musicale ».
RTJ: Quel genre d’homme était Billy Jones ? As-tu des anecdotes à son sujet ?
Freddie Salem: Billy était un musicien et un homme accompli. C'était un individu fragile sur le plan personnel,
mais sa façon de jouer était toujours en plein dans le mille. Un soliste et compositeur très précis.
Un homme exceptionnel.
RTJ: Sais-tu pourquoi Billy a quitté les Outlaws ?
Freddie Salem: Après avoir tourné trois cents jours par an, enregistré et fait toutes les autres choses qui en découlent, cela finit par vous rattraper. Il était fatigué et avait besoin de se reposer.
RTJ: As-tu eu quelques explications sur les circonstances de son suicide ?
Freddie Salem: Il n'y a pas grand-chose à dire, si ce n’est que c'est une situation dévastatrice et déchirante.
C'est vraiment une honte.
RTJ: Je t’ai vu le 14 mars 1983 à Paris quand les Outlaws sont venus en France avec Molly Hatchet. Comment s’est passé ton court séjour dans notre pays et es-tu revenu en France par la suite ?
Freddie Salem: C’était notre dernière tournée européenne avec ce groupe.
La France, toujours merveilleuse, et l'Allemagne aussi.
RTJ: Ce soir-là, ta Les Paul complétait parfaitement la Stratocaster de Hughie. Avec les Outlaws, tu jouais sur des Gibson Les Paul. Possèdes-tu toujours ces guitares ? Tu les branchais sur quels amplis à l’époque ? As-tu joué sur d’autres marques de guitares ?
Freddie Salem: Les Strat et les Paul vont toujours bien ensemble en raison de leur grande différence de tonalité.
La Strat est aiguë, la Paul va des graves aux médiums, ce qui crée un bel écart dans le son.
Mes amplis de tournée étaient des Hiwatt 100s passant par 6 enceintes JBL Cabaret 2×12.
Une belle gamme complète de son et de projection, sur scène et donc pour projeter et déplacer l'air en dehors
de la scène.
RTJ: Quel est ton meilleur et ton pire souvenir avec les Outlaws ?
Freddie Salem: La plupart des souvenirs de mon parcours avec les Outlaws ont été les meilleurs moments.
Nous sommes devenus une remarquable tête d’affiche pour les enregistrements et les concerts.
Un groupe remplissant des arènes et des stades dans le monde entier.
C'était une période formidable pour construire la visibilité et le succès du groupe.
En ce qui concerne les regrets, aucun.
RTJ: Quand et pourquoi as-tu quitté les Outlaws ?
Freddie Salem: Les choses ont dérapé après 7 ans de tournées et d’enregistrement. Notre maison de disques a laissé tomber le groupe, Billy, Harvey, Monte sont partis et les choses se sont détériorées à partir de là. Je ne voulais pas voir le groupe régresser, donc la décision a été prise entre Hughie et moi.
RTJ: Ton album solo « Cat dance » était très bien, moins rock sudiste mais plus hard FM. Comment s’est-il comporté dans les charts ?
Freddie Salem: Les Wildcats (nom du groupe de Freddie Salem, NdR.) ont fait mieux à l'étranger.
Il a été publié sur Rock Candy Records UK.
RTJ: Qu’as-tu fait ensuite ? Tu as joué avec The Godz. Toujours l’amour du hard rock ? Est-ce Rick Cua qui t’a demandé de jouer sur son disque ?
Freddie Salem: J’ai produit deux albums de The Godz et joué en concert avec le groupe pendant 6 mois.
Oui. Rick m'a demandé de jouer sur son projet.
RTJ: Tu as joué de la guitare sur quelques chansons de Barbara Streisand. L’as-tu rencontrée ?
Freddie Salem: J’ai joué de la guitare acoustique sur un morceau. Mais je ne l’ai jamais rencontrée.
RTJ: Tu as partagé la scène et travaillé avec de nombreux artistes. Lesquels t’ont le plus marqué ?
Freddie Salem: Muddy Waters. Pittsburgh Civic Arena.
RTJ: Quels sont les guitaristes que tu admires le plus ?
Freddie Salem: Albert King, B.B King, Hendrix, Van Halen, Steve Vai, Duane Allman,
pour n'en citer que quelques-uns.
RTJ: Selon toi, quelle est la meilleure combinaison guitare/ampli/tirant de cordes.
Freddie Salem: Sans aucun doute une question de goût et d’opinion.
RTJ: Aimes-tu jouer en slide ?
Freddie Salem: Oui, j’ai joué en slide depuis des années.
RTJ: Tu as fait le boeuf avec Joe Bonamassa. Comment l’as-tu rencontré ?
Freddie Salem: J'ai rencontré Joe plusieurs fois au fil des années. Il m'a invité à faire le bœuf un soir.
RTJ: En 2007, tu as joué pour l’anniversaire du Motorcycle Club d’Oakland. Sonny Barger était-il présent ? Te souviens-tu que les Hells Angels avaient rendu visite à Hughie Thomasson car ils se méprenaient au sujet de la chanson « Angels hide » ?
Freddie Salem: Oui, il était présent.
Événement monumental. Un grand moment.
Oui, il y a eu une confusion concernant la chanson, mais elle a été rectifiée.
RTJ: Comment s’est passée ta rencontre avec l’acteur Danny Trejo aux Music Awards en 2014 ?
Freddie Salem: Un type et un acteur formidable.
RTJ: Es-tu toujours en affaires avec la House Of Rock de Santa Rosa ?
Freddie Salem: Tous les sites ont été fermés l'année dernière en raison de la pandémie. Malheureusement.
RTJ: Habites-tu toujours Los Angeles ? As-tu des projets musicaux ?
Freddie Salem: Oui. Los Angeles et New York City. Je reste toujours actif dans la production et dans le travail de session ainsi que dans le travail sur mon nouveau projet, Freddie Salem & Lonewolf.
RTJ: Aujourd’hui, quels conseils donnerais-tu à un jeune guitariste qui veut se lancer dans le métier ?
Freddie Salem: Va suivre une école de médecine ou de droit. Mdr. C’est une route difficile là bas.
Je le vois tous les jours.
RTJ: Dernière et traditionnelle question ici, si tu devais séjourner sur une île déserte, quels sont les cinq disques que tu emmènerais avec toi ?
Freddie Salem:
Jimi Hendrix “Axis Bold as Love.
BB King “Live at the Regal"
Albert King “Born Under a Bad Sign “
Mahavishnu Orchestra “Inner Mounting Flame"
Robin Trower “Bridge of Sighs”
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